Le jardin de l’école de St Laurent le minier, chapitre 4
Enfin, le jardin prend forme !
Jusqu’à présent nous étions dans la destruction : nous avons pénétré la terre, bouleversé les strates, dérangé les vers de terre, arraché l’herbe, secoué les mottes, détruit la moindre pousse. Bref, nous avons transformé un sympathique carré d’herbes folles où il faisait bon flâner en un champ de terre nue et triste. Puis la pluie de la semaine dernière l’a métamorphosé en un espace inaccessible de boue.
Mais aujourd’hui, nous avons construit !
Toute la semaine, le soleil a travaillé pour nous : il a séché la terre. Le jardin n’attendait donc plus que nos petits jardiniers. Mais aujourd'hui, jardinage rimait avec ouvrage.
Pour commencer, les enfants ont bien observé le plan qu’avait dessiné Gabriel. Ils ont ainsi repéré les structures principales qui agençaient leur futur jardin. Puis, ensemble, ils ont déterminé l’endroit où se situerait la spirale aromatique : "le" monument du jardin. Dominique Gazaix, le papa de Marin, a alors pris un outil et tracé sur le sol le dessin de la spirale. Pour les enfants, cela restait encore assez abstrait : c’était juste un trait en creux sur le sol. Un géoglyphe représentant un immense escargot sans tête ni antenne. Bizarre…
Etre jardinier, c'est être un peu artiste... et un peu géomètre.
Puis Dominique a pris la binette et a commencé à creuser les fondations en suivant le tracé de cet étrange escargot. L’enthousiasme étant communicatif, les enfants ont à leur empoigné des pelles et ont creusé avec elle.
C'est comme dessiner des dessins dans le sable avec le doigt, mais en plus grand... beaucoup plus grand.
A votre avis, lequel des deux s'amuse le plus ?
Puis, avec entrain, ils ont jeté du gravier dans ce creux en forme de spirale. Ensuite, toujours avec l’aide des adultes, ils ont disposé des pierres par-dessus. Les grosses pierres pour les plus grands et les petites pierres pour les petits bras. Une fois la base posée, ils ont appris à faire du ciment avec leur institutrice -pleine de talents cachés semble-t-il. Puis ils l’ont versé sur les pierres (le ciment, pas l’institutrice) disposées dans le creux de la spirale. Ils l’ont bien étalé avec les pelles. Pour finir, ils ont placé d’autres pierres sur le ciment encore malléable en les calant les unes aux autres. Notre joyeuse paire de Dominique leur a bien montré comment choisir les pierres et comment les placer. Le jardinage est décidément une activité très variée !
Fabrication du ciment sous la direction d'une institutrice très polyvalente.
Les enfants étalent le ciment sur le gravier. Et on fait bien attention à bien, en mettre partout !
De passage à l'école, Mathias Colin, le papa de pablo, s'enthousiasme pour le projet et met la main à la pâte -ou plutôt à la pelle.
Chacun et chacune pose une pierre sur le ciment.
Et c'est ainsi que se bâtissent les grands monuments : pierre après pierre après pierre.
Le plus difficile est de bien caler ces pierres de toutes les formes. Mais heureusement, il y en a de toutes petites pour boucher les trous.
Une fois les premières fondations posées, les enfants et leurs mentors ont élevé ensemble un autre rang de pierres. Doucement, la spirale existait. Elle n’était plus un mot à la signification assez floue ou un dessin plat fait de couleurs et de formes. Elle s’érigeait sous les yeux des enfants et grâce à leurs gestes, devenait une "vraie" réalité. Elle ancrait ainsi leur jardin dans leur réel. A cet instant précis, le temps du projet a pris fin. Le temps de l’action était enfin venu ! Pierre après pierre, le rêve d’un jardin devint jardin…
Le jardin se matérialise doucement sous les yeux des enfants et à travers leurs gestes.
Pendant ce temps, Amandine (animatrice à "Ô fil des plantes" et Gabriel (bénévole à "Geotium") proposaient à un autre groupe d’enfants de monter des plessis avec des fascines. Plessis, fascine… Kesako ?
Les fascines sont des branchages ou des rejets souples d’arbres utilisés pour l’aménagement de jardin. Avec les fascines, on fait des plessis. C’est-à-dire des haies tressées avec ces branchages souples.
Le jardin des enfants est contigüe avec la salle des fêtes. Pour éviter les débordements, il a été décidé de poser une limite entre le jardin de l'école et l'espace réservé aux fumeurs de la salle des fêtes. Les enfants, aidés d’Amandine et de Gabriel ont donc commencé à planter des piquets avec la massette. Puis, ils ont élagués les fascines sous la surveillance attentive de Gabriel. Enfin, ils ont emberlificoté les fascines ainsi épurées autour des piquets. Pour finir, ils dansé dessus pour les enfoncer. Ça c’est facile et amusant !
Présentation des fascines. Un nom compliqué pour nommer de simples bouts de bois !
Gabriel épointe un pieu. Pourtant, aucun vampire en vue !
Un petit castor junior en pleine action !
Concentré dans l'effort, Sliman soulève, vise et ..... but !
Position qui dénote ue confinace totale d'Amandine ! Avec raison : pas un seul bobo de toute la matinée. Mais ce n'est pas étonnant, les enfants se St Laurent le minier abordent ces travaux avec beaucoup de sérieux.
Il s'agit de ne pas estropier l'animatrice.
C'est lourd une massette pour des petits bras !
Voilà ! Les pieux sont tous plantés en ligne droite.
On la coupe à la bonne longueur.
Après la pose de la première pierre, voici la pose de la première fascine.
Puis on empile les fascines toujours tous ensemble.
Et on tasse en poussant de tout son -petit- poids (aujourd'hui, c'est la journée petits pois et petits poids). La prochaine fois, on fera les plessis avant de manger, histoire d'être plus lourd pour enfoncer les fascines.
Un léger problème d'équilibre : on pourrait presque deviner le poids des enfants en fonction du degré dl'enfoncement de la fascine.
Heureusement qu'il y a les piquets pour se tenir !
Une rangée d'enfants qui dansent sur des branchages... le jardinage est un drôle de sport. En tout cas, on ne s'ennuie pas !
Et voilà le résultat. Le plessis n'est pas terminé mais déjà bien avancé. il y a un dedans et un dehors du jardin. Toute une symbolique.
Pendant que certains travaillent d'arrache-pieds, d'autres détournent les objets de leur fonction première, s'amusent et nous amusent. Le sérieux des trvaux n'empêche qu'un enfant reste un enfant. Heureusement.
Ça a travaillé dur dans le jardin ce jour-là !
Heureusement, pour se reposer un peu, les enfants ont également participé à un atelier de repiquage des semis. Les plants ont tellement poussé ! Après avoir effectué un mélange de terre et de terreau, les enfants ont appris à séparer délicatement les racines des plantes qui avaient poussées et s’étaient entremêlées dans le même pot. Certains avaient eu la main lourde lors des semis ! Les enfants ont pu voir les graines qu’ils ont plantées s’ouvrir pour qu’émerge la plante. Ils ont été souvent étonnés de la longueur des racines. Puis, chaque plant ainsi séparé a été repiqué dans son propre pot afin d’avoir toute la terre à manger pour lui tout seul. C’est que c’est gourmand une plante !
Atelier repiquage : c'est l'occasion de regarder ce qu'on a semé il y a déjà 3 semaines.
Le miracle de la vie végétale : le enfants voient bien comment les graines de petits pois qu'ils ont semées sont devenues des plantes.
Le plus délicat : séparer les plants sans casser les racines.
Les reines du repiquage posent pour la postérité jardinière... de vrais princesses aux petits pois.
... tandis que les rois du radis construisent des châteaux de sable.
En jardinage, toujours arroser à la fin : c'est devenu l'adage préféré des enfants de l'école de St Laurent le miner.
Mais avant de quitter l'atelier, les enfants sont fiers de montrer qu'ils ont n'ont pas oublié la leçon sur l'art de rouler correctement des "boudin-crottes de chien". Bravo ! Nous sommes fièrs d'eux -ou plutôt d'elles.
En alternance, les enfants ont également commencé à écrire leur chartre du compostage. Avec Nathalie, l’ATSEM, ils ont préparé deux grandes feuilles. Une sur laquelle ils ont listé les détritus qui se compostent et l’autre pour écrire tout ce qu’il ne faut surtout pas mettre dans le compost. Grâce à ce travail d’écriture entrecoupé de jeux et de devinettes sur l’art du compostage, ils ont appris à être de vrais "serial trieurs".
Avec Nathalie, l'ATSEM, les enfants apprenent l'art du compostage parfait.
D'abord, on écrit ce qu'il est interdit de composter.
Puis, on écrit ce qu'on pourra mettre dans le composteur avec des dessins pour que les tous petits comprennent aussi.
Quelques jeux sur le compostage pour voir si tout le monde a bien compris. Il faudra faire bien attention avec les restes de la cantine car une vingtaine de paires d'yeux vigilents veilleront au bon usage du composteur.
Bref, ce fut une matinée bien chargée pour nos petits jardiniers en herbe.
Un grand merci à Dominique Gazaix, le papa de Marin, qui nous a aidé et nous a donné de bons conseils pour la suite.
Encore une fois, merci à Virginie Bristiel pour les magnifiques photos. Vendredi prochain, nous auront une autre photographe, car virginie part en stage chez un maraîcher. Ensuite, elle aimerait faire un stage de permaculture. Si vous en connaissez un dans la région de Ganges, laissez un message sur le blog. Merci pour elle : la seule à n'être jamais en photo !
Et comme d'habitude, si vous voulez voir d'autres photographies de cette journée, allez sur la page facebook d'Ô fil des plantes.
A la semaine prochaine pour de nouvelles aventures avec les enfants de l'école de St Laurent le minier.