le jardin de l'école de St laurent le minier, chapître 2
On continue !
Vendredi 28 mars, tout le monde a répondu présent à l’appel -non pas de la forêt- mais du jardin. Les enfants bien sûr, Geotium, Ô fil des plantes et l’équipe enseignante de l’école.
La semaine dernière, les enfants ont semé des graines de toutes sortes et fait quelques boutures.
Tout cela pousse tranquillement sous la surveillance attentive de Jack, le seul a rester le week-end dans les locaux de l'école.
Pendant ce temps, cette semaine, on a préparé tous ensemble la terre du futur jardin.
Pour ce faire, les enfants ont participé à 3 ateliers.
1er atelier : connaître et préparer le sol
Yvonne et Gabriel (de l’association Geotium) attendaient les enfants dans leur futur jardin. Il s’agissait de savoir si ce bout de terre pouvait devenir un jardin.
Première question : le sol est-il suffisamment argileux pour faire des plantations ?
Les enfants ont pratiqué le test dit « du boudin d’argile ». Avec hésitation d’abord, puis avec enthousiasme, ils ont malaxé la terre humide de leurs doigts devenus rapidement noirs de gadoue. Chacun a pu faire son « boudin-crotte de chien ». Tous les enfants ont donc constaté que la terre était bien argileuse ce qui allait plaire aux plantes. Super !
Petit cours sur l'art de boudiner en groupe.
Il s'agut de rouler la terre sans l'écraser. Pas si facile que ça en a l'air.
Et voilà le résultat : tout un tas de boudins-crottes de chien d'une terre argileuse à souhait.
Même les plus petits y sont arrivés. Mais c'est quand même une drôle d'activité : faire des boudins-crottes de chien !
A la fin, on a tout remis dand le trou : on dirait que tout un tas de gros chiens sont venus se soulager ici !
Deuxième question : le sol est-il assez poreux pour que les plantes ne se noient pas ?
Gabriel a creusé un trou dans lequel les enfants ont jeté un seau d’eau. Chronomètre en main, ils ont pu mesurer la vitesse d’absorption de l’eau par la terre. L’eau s’est écoulée à une vitesse moyenne de 3mn. Les enfants en ont conclu que la terre était bien poreuse et que les inondations n’étaient pas à craindre dans leur futur jardin. Ouf !
On jette l'eau dans le trou pendant que le chronomètre démarre.
Tout le monde surveille le niveau de m'eau qui baisse doucement mais surement, au grand soulagement de tout le monde.
Troisième question : n’y-a-t ‘il pas trop de cailloux dans la terre qui empêcheraient les plantes de développer leurs racines ?
Les enfants ont tamisé un peu de terre. Une fois terminé, ils ont remarqué qu’il y avait très peu de cailloux dans le tamis. Ils en ont donc déduit que la terre était peu caillouteuse et que les racines des plantes allaient bien pousser. Sauvé !
Un bon travail de groupe et une technique parfaite. Il faut dire que les enfants s'étaient déjà exercés la semaine dernière.
Débat animé : le sol est-il peu caillouteux ou très peu caillouteux ? Et la taille des cailloux restés sur le tamis a-t-elle de l'importance ?
Conclusion collective : les enfants ont décidé que le jardin pouvait se faire à l’endroit prévu. Soulagement général !
Après cette bonne nouvelle, les enfants ont commencé à travailler et à amender cette si bonne et belle terre. Chacun a manipulé -avec plus ou moins de résultat mais toujours un bel enthousiasme- la binette, la bêche, la pelle ou le râteau.
Tout le monde retrousse ses manches et jardine sous la direction de Gabriel, le jardinier en chef qui veille au bon usage des outils.
Eh bien, vu la tête qu'il fait, ça a l'air vraiment dur !
Les filles s'activent rudement. Binage pour les grandes et épendage de compost pour les plus jeunes.
Ependage de fumier ou songerie jardinière ?
Et comme souvent en jardinage, on finit par égaliser le sol en ratissant. Un vrai travail d'équipe : pendant que l'une verse le compost, son acolyte l'étend au fur et à meure. Si on n'a pas un beau jardin après tous ces efforts, il y a de quoi jeter pelles et bêches aux orties !
Comme a dit un enfant à la fin : c’est un vrai champ de mines ici !
2ème atelier : personnaliser son pas japonais
Dominique (l’institutrice) et Nathalie (l’ATSEM) ont dirigé cet atelier. Les enfants ont appris ce qu’était un « pas japonais ». Ils ont pu voir sur le plan du jardin à quoi ça servait et comment ils seront disposés plus tard.
Le plan du futur jardin dessiné par Gabriel qui ne se contente pas d'être un bon jardinier.
Pour commencer, tous les enfants ont choisi eux-mêmes leur propre pierre plate parmi un gros tas disposé dans la cour. Puis, muni de leur lourd trésor, ils ont regagné leur classe. Avec l’aide de Dominique et de Nathalie, ils ont d’abord écrit leur nom dessus. Ensuite, ils ont dessiné ce qu’ils voulaient à côté de leur nom. Chaque enfant va ainsi contribuer à décorer le jardin tout en le marquant de son empreinte individuelle. Une sorte de signature qui dit : « J’étais là et je l’ai fait ce jardin ! ».
Car une œuvre collective est aussi le fruit du travail de chaque participant !
Et à St Laurent le miner, jardinage et land-art vont ainsi de pair. Car un jardin n’est pas seulement un endroit où on sème, plante et récolte. C’est aussi un lieu d’observation de la nature et d’apprentissage des saisons. Mais c’est également un espace de déambulation et de vagues promenades inutiles. Un espace de rêveries.
C’est un espace de vie en soi. Et en tant que tel, il se doit d’être beau.
Chaque enfant dessine son pas japonais avec l'aide de Dominique,
Concentrés et imperturnables les artistes de St laurent le minier.
pendant ce temps, les grands se débrouillent tous seuls.
Et chacun est fier de son oeuvre !
Et voilà le résultat. Il n'y a plus qu'à faire le jardin qui va autour !
3ème atelier : observer les auxiliaires du sol
Amandine (animatrice à l’association Ô fil de plantes) s’est installée dans la cour. Heureusement ! Car elle présentait aux enfants les matières premières qui allaient contribuer à faire pousser leurs plantes, quand elles auront été repiquées dans le jardin. C’est-à-dire, du fumier de cheval, du compost et du fumier de mouton au fumet plutôt « rustique ». Avec toutes sortes d’accessoires (notamment des gants et des petites pelles), les enfants ont farfouillé dans les fumiers et le compost à la recherche des petites bêtes. Munis de loupes, et autres objets grossissant, ils ont observé les insectes et autres petites bestioles cachées dans les obscures profondeurs de nos déchets alimentaires et dans les odorantes déjections des animaux d’élevage.
Amandine présente aux enfants les fumiers et le compost. Petit cours sur les bienfaits de l'amendement organique naturel. Pourquoi acheter de l'engrais lorsqu'il suffit de demander un peu de fumier au centre équestre le plus proche ou au berger du village ?
On constate que les enfants, d'habitude si pressés de voir ce qu'on leur a préparé, restent sagement à distance. Après les boudins-crottes de chien, voilà des vraies crottes de chevaux et de moutons. Décidément, c'est la journée crotte !
Les enfants fouillent avec ardeur le fumier de cheval.
Dans le compost, tout le monde se met à la recherche de la moindre petite bête.
Avec les gants et la pelle, chacun farfouille, espérant trouver une drôle de bête.
Farfouillage collectif, témoignage de l'esprit de groupe qui règne dans cette petite école.
Cest aussi l'occasion de voir de quoi est fait ce compost si appétissant pour les collemboles et autre larves de coléoptères.
Toutes les bêbêtes trouvées sont rassemblées dans un terrarium où on voit bien leurs différences de forme.
Puis, les enfants regardent chaque bestiole avec la boite-loupe.
Un vrai petit Sherlock Holmes !
L'observateur observé. Drôle de bestiole : on dirait un photographus virginiensis?
La relève et assurée, Henri Fabre doit être content... Mais qu'est-ce qu'ils peuvent bien regarder de si pasionnant ?
Ensuite, ils ont cherché dans les livres les photos des insectes ainsi repérés afin de pouvoir les identifier. Ils ont pu constater que compost et fumier, s’ils servaient tous deux à enrichir le sol, ne renfermaient pas les mêmes bêbêtes. Et pour cause, ce n’est pas du tout la même chose. Les enfants de St Laurent le minier le savent maintenant. Si vous l’ignorez, demandez-leur !
Les enfants apprennent le nom de toutes les bestioles qu'ils ont trouvées.
Tout le monde reconnaît "son" insecte sur les photos.
Pour finir en beauté, Amandine propose aux enfants de regarder les extraordinaires photos d’un livre. C’est en voyant les photos en macro de ces petites bêtes qu’on est content qu’elles soient petites, toute petites. Car vues de très près, elles sont terrifiantes !
Merci à la MDE de Prades de nous avoir prêté ce beau livre qu'on a laissé à l'école pour que les enfants en profitent toute la semaine.
Nommer pour donner vie.
Cette semaine, on a donné un devoir aux enfants : ils doivent réfléchir à un nom pour leur jardin. C’est extrêmement difficile car c’est une grande responsabilité : ce nom restera à l’école quand ils l’auront quitté pour une autre.
Suspens jusqu’à la semaine prochaine……
Pendant la semaine prochaine avec Dominique
Les grands vont préparer et écrire une chartre du compostage. Cette chartre indiquera ce qui peut être composté et ce qui ne doit pas l’être. Une fois terminée, cette chartre sera affichée dans le jardin devant le composteur que les enfants installeront la semaine prochaine.
A ce sujet, la semaine prochaine, nous nous occuperont de l’aménagement du jardin. A l’aide du plan, les enfants vont construire une spirale aromatique, installer des fascines, monter le composteur et ainsi délimiter les différents espaces du jardin.
Rendez-vous est donné aux architectes paysagistes en herbe….
Un grand merci à notre photographe bénévole de la semaine (une fan de permaculture) : Virginie Bristiel.
Merci à Gabriel, le peintre de geotium qui a peint le plan du jardin et surveillé le travail des enfants avec les outils.
Si vous désirez regarder davantage de photgraphies de cette journée, allez sur la page Facebook d'Ô fil des plantes.