Quand passé, présent et futur se croisent à la fête du terroir de Quissac

Dimanche 6 octobre avait lieu à Quissac la fête du terroir. Fête annuelle qui rassemble tous ceux qui s’intéressent à la vie locale, passée, présente et à venir : ces 3 temps qui nous enferment et nous construisent. D’ailleurs, je me suis souvent demandé s’il existait un 4^ème temps, comme il existerait une 4^ème dimension ? Difficile à imaginer sans inclure dans l’équation la notion d’espace…..

Bref, comme chacun le sait, l’inévitable présent se bâtit sur les ruines et les espoirs du passé ; et c’est ainsi qu’il construit le socle des temps à venir.

A Quissac, le passé était bien présent avec les lavandières qui ont lavé le linge comme à l’époque, une forge à l’ancienne qui montrait comment on coulait le bronze et battait le fer quand il était encore bien chaud, un cardeur de laine faisait le lien entre moutons et matelas, et tant d’autres métiers artisanaux « à l’ancienne » : souffleur de verre, potier, tailleur de pierre, et même un maître-verrier. Tous ces métiers où l’artisan se révèle être surtout un artiste et où le travailleur manuel est aussi un individu en quête de sens à donner à son œuvre et à son métier.

Le présent était aussi invité par l’intermédiaire des commerces d’art : peintres sur galets, créateurs de bijoux, champions du point de croix ou autres sculpteurs de bois flottés. A côté de ces œuvres d’art, voisinaient d’autres stands aux odeurs plutôt alléchantes : des bonbons et gâteaux « faits maison » de toutes sortes faisaient saliver le chaland. Conjugué au présent immédiat, le plaisir épicurien de goûter de bonnes choses se mêlait au plaisir hédoniste de regarder de belles choses.  

Quant au futur, j’ai envie de croire qu’il était partout. Car cette fête qui rassemblaient une bonne centaine d’exposants et a attiré une foule continuelle n’était pas un hymne au passé mais plutôt une interrogation sur le futur.

En effet, entre la nostalgie du passé et l’hédonisme du présent, le futur manque un peu à l’appel ces temps-ci. Mais pas facile de se projeter dans le futur sans un minimum de croyance dans l’avenir. Et, en ces temps de crises et de doutes, rien ne nous porte à croire que demain sera « les jours meilleurs » auxquels nous sommes tous en droit de croire aujourd’hui. Si ces fameux « jours meilleurs » sont peu probables et si le passé n’est plus réalisable sinon sous une forme nostalgique et rétrograde, il ne nous reste que le présent. Mais si on oublie hier et on ne construit pas pour demain, faute de croyance en l’avenir, ce présent est vide de sens.  Il ne sert à rien, sinon à lui-même. Il ne nous reste alors qu’à vivre un présent sans passé ni avenir, comme un jour sans fin……

Heureusement pour nous, pauvres voyageur temporels égarés dans un présent  éternel, la fête du terroir de Quissac est là !

En effet, cette fête montrait un monde passé qui avait du sens car il a construit notre monde présent auquel il croyait lorsque celui-ci n’était qu’un futur incertain. Cette fête nous montrait d’anciens métiers qui n’étaient pas encore des professions ou des jobs, mais qui étaient des identités, c’est-à-dire des vies en construction permanente. Cette fête nous montrait des artistes contemporains qui émerveillent encore notre regard blasé de consommateur insatiable et réveille notre imaginaire et donc nos rêves d’avenir. Enfin, cette fête nous proposait des lendemains possibles à vivre en proposant le développement durable comme un projet à la fois individuel et collectif, c’est-à-dire, un futur à construire. Ensemble.

Geotium est fier d’avoir participé à cela.